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Michel J. Cuny lit et commente Edmund S. Phelps, prix Nobel d'économie 2006
10 novembre 2011

12. Serait-ce donc un coup des Martiens?

    Et il arriva ce qui devait arriver... Du "capital" a fini par tomber du ciel sur la "société". Or, "dans une société qui dispose d'une grande quantité de capital accumulé pour la production de ses biens de consommation, les gens se spécialisent dans les différentes étapes d'un long processus de production : certains reconstruisent les immeubles, d'autres réparent les machines, d'autres encore produisent pour renouveler le stock de produits en cours de fabrication".

    Nous voici devant la très célèbre "division du travail". Pourtant, dans ce cas, nous voyons qu' E.S. Phelps n'hésite pas à la placer chronologiquement après la chute de cette météorite qu'est le capital... En effet, il ne nous dit toujours pas que le capital ne peut naître qu'en simultanéité avec la séparation des travailleurs d'avec les moyens de production qui leur sont pourtant nécessaires, alors qu'ajoutés aux salaires ces mêmes moyens forment... le capital tel qu'on l'investit - ce capital, par conséquent, dont le professeur Phelps ne veut toujours pas nous dire comment il se forme...

    Relevons encore un trait significatif. Même s'il mentionne les "immeubles", les "machines", "le "stock de produits en cours de fabrication", etc..., le prix Nobel s'en tient encore et toujours à la production des biens, qu'il agrémente cette fois d'un ajout que nous leur avions octroyé depuis un moment : "de consommation". Mais d'où viennent donc les dits "immeubles", "machines" et "stocks" - c'est-à-dire : les biens de production?... De l'espace intersidéral?

    En attendant, nous voici dans de beaux draps... Spécialiste d'un seul produit ou guère mieux, chaque travailleur doit pouvoir, de toute urgence, disposer de ce qui se fabrique ou se cultive ailleurs : "Ainsi la spécialisation nécessite-t-elle une méthode d'échange. Les gens doivent pouvoir recevoir, en échange de leurs inputs de travail (et de tout autre input), un ou des biens qu'ils désirent consommer."

    Certes, le mot "input" n'a rien d'injurieux... Mais il nous arrive lui aussi comme un OVNI... Et ça commence à faire un peu beaucoup d'intrusions inexpliquées dans notre belle économie politique du début du troisième millénaire.

    "...de leurs inputs de travail (et de tout autre input)"... Peut-être, avant de sombrer tout à fait devant tant de science, devrions-nous dire que l'"input de travail" semble correspondre au "temps de travail", notion trop claire sans doute... puisque la parenthèse nous donne à appréhender quelque chose d'"autre" qui serait encore un "input"... et plus, cette fois, du... travail.

    Précisément, tout ceci ne nous renvoie pas à de l'obscurantisme plus ou moins moyenâgeux. Non. C'est tout juste de l'abus de confiance.

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