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Michel J. Cuny lit et commente Edmund S. Phelps, prix Nobel d'économie 2006
10 décembre 2011

28. L'équilibre de la domination

    Extrayons les éléments saillants de la dernière phrase citée d'Edmund S. Phelps... En concurrence pure, le prix et la quantité d'équilibre d'un bien sont déterminés par deux forces - l'offre et la demande.

    Comme nous l'avons vu, notre prix Nobel limite - pour l'instant tout au moins - son observation aux seuls biens de consommation... Le rapport de force qu'il nous invite à considérer doit donc s'opérer autour de cette catégorie de biens qui mettent en présence producteurs et consommateurs. Par "producteurs", il est hors de question d'entendre "travailleurs". Il faut bien sûr penser "chefs d'entreprise".

    Tout au contraire, par "consommateurs", il faut effectivement entendre les "gens", le tout-venant, etc..., sans distinction, c'est-à-dire, pour leur grande majorité, des travailleurs ou des travailleuses, donc des individus qui tirent, directement ou indirectement, leurs revenus du travail présent, ou d'un travail passé (retraités).

    Au moment où ils se comportent en consommateurs, et non plus en travailleurs, ces "braves" gens se placent du côté de la demande de biens de consommation. Or, comme nous le rappelle le professeur Phelps : "Selon la théorie du choix rationnel [...], une personne disposant d'un certain ensemble d'opportunités fait un choix unique - il n'y a aucune indétermination. Dès lors, une personne confrontée aux prix, observables, de tel et tel biens, disposant de tel montant de richesse et ayant telles anticipations de revenu et de prix futurs, choisira des quantités bien définies de chacun des biens qu'elle achète."

    A quel endroit joue la cause principale du déterminisme en question? Est-ce au moment de la décision d'achat, ou à celui de l'obtention du "montant de richesse" et du développement du contexte où s'opèrent les "anticipations du revenu futur", c'est-à-dire sur le lieu de travail?...

    Il est très clair que, dans le moment de l'achat de biens de consommation, il n'est plus temps pour l'acquéreur d'essayer d'intervenir sur la question du développement éventuel de son pouvoir d'achat d'aujourd'hui ou de demain : il faut faire avec celui qui est immédiatement utilisable en monnaie sonnante et trébuchante, ou selon un crédit à la consommation dont la dimension est, pour sa part, déjà fixée.

    Et soulignons, sans plus, que cette rigidité est elle-même la conséquence imparable d'une concurrence "pure" régnant sur le marché du travail. Or, de celle-ci, E.S. Phelps ne nous a toujours pas dit un traître mot. Alors que, sans elle, l'autre concurrence ne veut absolument plus rien dire. Nous y reviendrons sans doute...

    Retournons maintenant à nos "moutons"... Du côté de la demande, nous rencontrons donc des individus captifs : ils se retrouvent sans plus aucune possibilité de sortir du chemin qui leur est tracé. De leur côté effectivement, et comme E.S. Phelps le souligne : "Il n'y a aucune indétermination."

    Passons alors du côté des "loups" : les maîtres de l'offre, ou encore les champions de la bonne anticipation. Le professeur Phelps manifeste ici un réel plaisir à nous dire le rôle  éminent qui est le leur : "D'accord, la quantité offerte d'un bien détermine son prix sur un marché purement concurrentiel. Mais qu'est-ce qui détermine la quantité offerte? Réponse : le prix que les offreurs anticipent, et la courbe d'offre qui représente les décisions de production résultant de cette anticipation."

    Anticipation de quoi, mesdames et messieurs les responsables de l'offre?...

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